Les francs-maçons, souvent prompts à s’enluminer de la gloire des grandes figures de l’humanité ont depuis longtemps annexé la figure d’Henri Grégoire, dit l’abbé Grégoire (1750-1831), qui, avant d’être élu évêque constitutionnel de Blois aurait été membre de la loge l’Harmonie à l’Orient de Paris. Sauf qu’aucun indice ne démontre cette appartenance, même si l’abbé fréquenta à Nancy une société philanthropique, comme il en existait beaucoup à l’époque, dans laquelle les francs-maçons étaient nombreux.
Éminente figure de la pensée républicaine, Grégoire, qui était né près de Lunéville en Lorraine, fut avant tout un homme d’Église qui ne renia jamais une foi dont il s’employa à révéler les mystères dans l’ardeur qu’il mit à relever la dignité des hommes. À la veille de la Révolution, il remporte le prix de l’académie de Metz pour son Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs. Même si son but ultime est la conversion des juifs au christianisme, il prêche pour de meilleurs rapports et pour un traitement moins discrimin