Si l’on remonte au cinquième siècle avant Jésus-Christ, en Grèce, médecine et philosophie ont eu partie liée dès cette époque. La médecine a rompu alors avec des croyances et des pratiques magiques de type religieux ou mythologique, pour se refonder sur des explications soucieuses de rationalité. La philosophie a fait de même. À cet égard certains philosophes ont joué un rôle précurseur en cherchant les causes des phénomènes naturels, comme Empédocle (-494/-434), Leucippe (-500/-440) et Démocrite (-460/-370). Empédocle les étudie à partir des éléments fondamentaux de la matière (eau, air, terre, feu) et de leur combinaison variable. Démocrite, après Leucippe affirme que toute réalité est composée d’atomes, particules insécables qui se meuvent dans l’espace. Pour la philosophie comme pour la médecine s’accomplit le passage du mythos (le mythe comme récit imaginaire) au logos (la raison comme ordre rationnel du monde et faculté humaine de le ressaisir dans un discours rigoureux).
Hippocrate, né vers 460 et mort vers 380 avant J.C, s’efforce de redéfinir la médecine par une méthode rationnelle de diagnostic et de thérapeutique. D’un même mouvement, il énonce les principes d’une éthique médicale. Il est médecin, certes, mais aussi philosophe, et l’on reconnait cette double inspiration dans son fameux « Serment » qui aujourd’hui encore trace les grandes lignes de la déontologie médicale. Dès cette époque, une démarche commune aux deux disciplines les apparente. La médecine prend soin du corps et esquisse une éthique mé