La Maçonnerie française, toutes obédiences confondues, s’est longtemps vécue comme une (quasi) religion substituée, tout d’abord morale, puis de plus en plus laïque et rationaliste, notamment sous la Troisième République et jusqu’à il y a peu encore. L’atmosphère et les décors d’innombrables temples en portent toujours témoignage à travers toute la France. Toutefois, cela est particulièrement vérifiable dans ce vaste croissant républicain qui, des Charentes à la Provence, est si riche en Orients, vivaces et anciens, jusque dans les plus modestes centres urbains… Ainsi, cette tonalité maçonnico-républicaine est bien perceptible à Tarbes, où le temple de la ville, un des plus anciens du Midi-Pyrénées, donne à voir un ordonnancement et une décoration exprimant bien l’attachement à cette sensibilité et ce point d’équilibre dans la démarche philosophique, du huis clos de la loge à l’engagement dans la Cité, qui caractérise toujours l’identité de la Maçonnerie adogmatique.
Les Enfants de la Veuve sont présents depuis le milieu du XVIIIe siècle dans ce qui est aujourd’hui les Hautes Pyrénées, parfois dans des villes bigourdanes modestes comme Vic ou Bagnères. L’implantation définitive à Tarbes, quant à elle, date de 1862, avec la création sous l’égide du Grand Orient de France de la Respectable Loge La Propagation de la Vraie Lumière. Tout un programme ! L’Atelier se dote quelques années plus tard de ses locaux maçonniques, bâtis par l’architecte Bonnemaison (!) sur un terrain offert par le Frère Georges Dauzet, secré