La maçonnerie de l’époque de Schœlcher est longtemps restée en dehors du débat sur la lutte contre l’esclavage. Un contexte politique difficile, des préjugés tenaces expliquent les prises de position tardives des abolitionnistes francs-maçons. Victor Schœlcher, lui-même initié, ne manquera pas de prendre en défaut l’institution sur ce sujet.
Cette ambiguïté sur la question de justifier ou condamner l’esclavage se trouve déjà dans l’attitude de certains philosophes du 18e siècle. Mais l’on doit tempérer l’affirmation selon laquelle les francs-maçons ne se sont pas intéressés au système esclavagiste, car nombre d’entre eux ont appartenu à la Société des Amis des Noirs, créée en 1788, et notamment La Fayette. Ceci dit, l’on peut en effet relever la responsabilité de Joséphine de Beauharnais – si on veut la considérer comme initiée en franc-maçonnerie, dans le rétablissement d