En adhérant tout naturellement à l’idéal de paix incarné par la construction européenne, la franc-maçonnerie libérale a longtemps occulté le fait que la construction politique de l’Europe avait été à l’origine un projet chrétien porté par la diplomatie vaticane. Mais aujourd’hui, espérant pouvoir défendre la laïcité et la liberté de pensée auprès d’institutions jusque là acquises au point de vue des religions, les francs-maçons européens commencent à faire entendre une voix différente, plus que jamais nécessaire face à la montée des populismes et de l’intolérance.
« Quand l'Europe écoute l'histoire du Christianisme, elle entend sa propre histoire » déclarait le pape Benoît XVI lors de son voyage en Tchécoslovaquie en 2009, reprenant une fois de plus la vieille antienne des racines chrétiennes de l’Europe. S’il ne s’agissait encore que de rappeler un héritage historique. Mais il s’agit de bien d’autre chose. Par quelque bout qu’on la prenne, la construction européenne fut historiquement un projet catholique sur le plan des valeurs et atlantiste sur le plan politique.
Même si l’idée d’Etats-Unis d’