La loge se crée à Bédarrides, dans les locaux du Grand Orient de France au cœur de la ville. Les frères bien que peu impliqués ne refusent pas de venir soutenir les membres de la jeune loge, de prendre un plateau si nécessaire et d’accueillir les sœurs dans leur salle humide. Attention, les agapes se déroulaient avec les sœurs d’un côté, les frères de l’autre, chacun partageant les agapes avec sa loge. Le recrutement se faisait à partir du tissu associatif dans lequel œuvraient les sœurs, mais aussi via les frères qui présentaient leurs épouses, un membre de leur famille, une amie, une collègue de travail… Ainsi grandit Rosa Maris.
Des femmes de conviction
Les sœurs fondatrices portaient en elles une même détermination, un même engagement dans la vie de la cité. Elles avaient des objectifs à atteindre, leurs droits à défendre, leur liberté à conquérir ou à affirmer. Ces femmes travaillaient, avaient des enfants et se sont engagées dans la maçonnerie avec ferveur.
Monique F toujours présente à Rosa Maris a été l’une des deux premières initiées en 1963. Peu de ces « aventurières » ont quitté leur loge mère. Une seule a démissionné de la maçonnerie, d’autres se sont affiliées aux loges dont elles furent fondatrices, certaines ont rejoint l’orient éternel. Il est vrai que l’on reste fidèle à sa loge mère quoi qu’il advienne.
En dix ans cette respectable loge a vu son effectif grandir jusqu’à 75 sœurs. À partir de là, Rosa Maris va essaimer pour que la transmission se fasse, que la tradition perdure et que les profanes en quête de spiritualité puissent être initiées.
C’est ainsi que les essaimages de Rosa Maris ont donné naissance à la majorité des loges féminines de la région. Les 12 loges féminines en activité aujourd’hui à Marseille sont toutes issues de la première créée, Rosa Maris. Parmi ces 12 loges quatre rites représentent l’obédience : Rite Français une loge ; Rite Français Rétabli, trois loges; Rite Écossais Rectifié, une loge; et Rite Écossais Ancien et Accepté, sept loges. Dans chacune de ces loges on rencontre aujourd’hui encore au moins une sœur issue de Rosa Maris. Cet essaimage, loin d’appauvrir Rosa Maris a permis la transmission fidèle de la tradition de l’Ordre initiatique, de sa philosophie, des valeurs maçonniques, du symbolisme et du rituel. Les fondatrices de ces nouvelles loges prenaient un engagement d’assiduité pour trois ans. Si certaines ont continué le chemin dans les deux loges, d’autres, après ces trois années ont quitté la nouvelle loge pour rester dans leur loge mère, d’autres ont participé à d’autres fondations. Trois ans étant considérés comme le temps nécessaire à une loge pour trouver sa stabilité de fonctionnement.
Bédarrides, le temps de l’aventure
Certaines sœurs, parmi les premières initiées, pensent au temps où, à Bédarrides, le foyer fraternel était un véritable lieu de rencontres : Arbres de Noël pour les enfants des sœurs et des frères, sorties familiales, fêtes et soirées conviviales. Les profanes, amies, épouses, familles de frères étaient invités aux fêtes du foyer. Ces jours là les tableaux aux représentations maçonniques étaient cachés par des tissus. Le foyer fraternel existe toujours mais a perdu son côté festif !
Une sœur initiée en 1970, a gardé le brouillon du cahier du temps où elle fut secrétaire. Tout y est manuscrit à la plume, les traits tirés à la règle… Fidèle retranscription de la vie de la loge et mémoire extraordinaire. Une autre initiée en 1977, se souvient et raconte la colonne d’harmonie qui fonctionnait avec un tourne-disque et des 33 tours dont il fallait trouver le bon sillon à l’aide d’une lampe de poche ! Et aussi du chant, oui les sœurs chantaient lors des tenues, elles étaient à elles seules la colonne d’harmonie. La Loge Rosa Maris quittera les locaux du Grand Orient pour s’installer rue Sainte.
Rosa Maris aujourd’hui
50 ans, le midi de la vie. 50 ans et toujours entre 70 et 75 sœurs dans la loge. La Respectable Loge Rosa Maris, N° 12 de la Grande Loge Féminine de France garde une aura particulière auprès de toutes les sœurs de l’obédience. L’image de la première loge fondée à Marseille, l’image d’une loge à l’origine de la majorité des créations dans cette région. Une loge au Rite Écossais Ancien et Accepté dans laquelle transmission, tradition, rituel, rigueur et méthode restent les maîtres mots.
Ce sera le 26 mai 2012 que Rosa Maris fêtera son cinquantième anniversaire au cours d’une belle cérémonie, conviviale, chaleureuse et festive.
Que peut-on souhaiter à Rosa Maris ? Que les 50 prochaines années soient aussi belles, aussi riches, aussi fraternelles et que les vocables « Liberté, Égalité, fraternité » deviennent une réalité pour tous les Hommes à travers le monde.
La loge se crée à Bédarrides, dans les locaux du Grand Orient de France au cœur de la ville. Les frères bien que peu impliqués ne refusent pas de venir soutenir les membres de la jeune loge, de prendre un plateau si nécessaire et d’accueillir les sœurs dans leur salle humide. Attention, les agapes se déroulaient avec les sœurs d’un côté, les frères de l’autre, chacun partageant les agapes avec sa loge. Le recrutement se faisait à partir du tissu associatif dans lequel œuvraient les sœurs, mais aussi via les frères qui présentaient leurs épouses,