Historien des idées et politologue français, spécialiste des mouvements radicaux, Stéphane François a récemment publié A droite de l’acacia, paru aux éditions de la Hutte. Un titre qui a de quoi surprendre, car en premier lieu on s’attend à un texte sur les mouvances droitières au sein de la maçonnerie. S’il n’en est rien, puisqu’il s’agit davantage d’une réflexion sur l’influence « ésotérique » au sein de la maçonnerie, l’auteur passe pourtant au crible certaines tendances traditionalistes et conservatrices, incarnées par Guénon ou Evola, tendances à contre-courant d’une institution qui se veut progressiste.
Francis Moray : Diriez-vous que les tendances ésotériques ou traditionalistes que vous évoquez dans votre ouvrage représentent la vraie nature de la franc-maçonnerie ?
Stéphane François : Non du tout, au contraire. L’ésotérisme s’est greffé sur la franc-maçonnerie après sa naissance, et l’ésotérisme traditionaliste encore plus tardivement, après la Seconde guerre mondiale. Au-delà de cela, il s’agit aussi d’un vieux débat : la nature profonde de la maçonnerie est-elle ésotérique ou non ? Certains l’affirment, d’autres non. Je fais pa