Située au carrefour de l’Europe, ville de passage à la fois des idées, et des hommes, mais aussi ville symbole de la réconciliation allemande, Strasbourg et son histoire ont laissé une empreinte forte sur la maçonnerie locale. Fidèle à son Roi, avant 1789, puis interdite durant la révolution car soupçonnée de trahison, loyaliste sous l’Empire, fervente républicaine engagée dans la lutte pour l’émancipation de la classe ouvrière durant la IIIème république, en exil durant l’annexion allemande, la franc-maçonnerie strasbourgeoise a vécu à feu et à sang, s’adaptant aux circonstances d’un passé mouvementé.
Les premières loges : rigueur contre mondanités
Les rapports de police sont précieux pour connaître les premiers balbutiements de la franc-maçonnerie ; ainsi en 1744, un rapport fait état de l’existence d’assemblées illicites à Strasbourg, « société connüe sous le nom de Francs Massons laquelle paroissait d’autant plus singulière que l’on y recevoit indistinctement des personnes de tous états, rangs, conditions & religions… ». La même année, Jean-Daniel Schoepflin écrit au prince de Hesse-Darmstadt pour lui indiquer que « le nombre de f