Né en 1905 à Paris, où il meurt en 1980, Jean Paul Sartre est sans doute un des derniers grands philosophes français. D’abord professeur de philosophie, puis écrivain polygraphe, il devient assez vite célèbre. Pour exprimer sa philosophie de la liberté, il utilise les grands genres littéraires à sa disposition, et sort ainsi du cercle des spécialistes universitaires. Il se fait dramaturge, romancier, essayiste, critique d’art. Il crée une revue, Les Temps Modernes. Son écriture est alerte et limpide, comme dans « Les Mots ». Parfois, elle peut être alourdie par un vocabulaire philosophique d’inspiration hégélienne et heideggerienne, comme dans « L’Être et le néant ». Il écrit des nouvelles philosophiques (La Nausée, 1938), des pièces de théâtre (Huis Clos, 1944), des essais philosophiques dont certains sont regroupés sous le titre « Situations », un récit autobiographique (Les mots, 1964) et même des ouvrages de critique littéraire où il met en œuvre sa philosophie comme interprétation des trajectoires et des œuvres selon une « psychanalyse existentielle » (cf par exemple son « Baudelaire », 1946). Bien sûr il compose aussi des ouvrages philosophiques classiques (L’Être et le Néant, 1943 ; Critique de la Raison Dialectique, 1960) d’une puissance théorique remarquable. Entrons dans cette œuvre multiforme par l’analyse de sa thèse centrale.
Sartre et la condition humaine la République du silence
Publié le 14 Janvier 2014
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