Parmi les femmes qui, au XIXe siècle, ont animé le mouvement féministe Maria Deraismes (1828-1894) occupe une place particulière ne serait-ce que parce qu’elle a été la première femme initiée franc-maçon le 14 janvier 1882. Ses activités se sont déployées bien au-delà de ce seul engagement. Elle a été une conférencière talentueuse à qui Louis Blanc a dit « Oh madame vous avez la véritable éloquence, celle qui vient du cœur et va au cœur ». Elle a également été une journaliste politique défendant la République. Elle est toujours animée par le désir de justice notamment en ce qui concerne la situation des femmes et des enfants. Elle a utilisé avec habilité et efficacité ce que lui avait apporté sa grande culture. En lisant ses écrits, on retrouve l’esprit des Lumières du XVIIe siècle dans la bouche d’une bourgeoise du XIXe siècle qui se montre un témoin lucide des changements que connaît alors le monde ; elle s’est également essayée à la peinture et au théâtre, mais sans succès. Comment a-t-elle pu faire tout cela ? On est tenté de dire comme Montaigne parlant de La Boétie « parce que c’était elle ».
Maria Deraismes - Ève dans l’humanité
Publié le 2 Juillet 2014
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