Pianiste iconoclaste de renommée internationale, premier prix du Conservatoire National Supérieur de Musique à 12 ans, remarqué par Arthur Rubinstein et Herbert von Karajan, François-René Duchâble, à 57 ans, poursuit une carrière atypique. Délaissant depuis une dizaine d’années les concerts classiques qu’il juge trop étriqués, il joue désormais de préférence devant des publics non initiés. Il nous livre ici le sens profond de sa démarche et la confronte, lui qui n’est pas franc-maçon, à la méthode maçonnique.
Franc-Maçonnerie magazine : François-René Duchâble, la franc-maçonnerie est fondée sur l’idée de construction : selon vous, le musicien est-il, à sa manière, un « bâtisseur » ?
François-René Duchâble : Le compositeur des XVIIIème et XIXème siècles élabore une œuvre comme on conçoit une architecture, chaque forme musicale (sonate, concerto…) répondant à des règles précises. En tant qu’interprète, je privilégie l’architecture plutôt que l’approche uniquement sensible – voire sensuelle - des œuvres. Dans l’interprétation d’un