Ce matin Jean Acacio n’a pas le temps de siroter son café, comme il aime le faire d’habitude. Il est convoqué d’urgence, dans le plus grand secret, au domicile du Grand Maître du Grand Orient de France, Jacques-Olivier Verbecke. Il s’avance prudemment, rue Etienne Marcel, l’écharpe au cou, emmitouflé dans sa gabardine, dans le silence cotonneux de ce début janvier. Il a neigé durant la nuit.
C’est un homme à la mine fatiguée qui l’accueille. Visiblement Jacques-Olivier Verbecke n’est pas au mieux de sa forme.
« Jean, je ne vous sers pas la main, car je suis malade. »
- Pas d’inquiétude, je suis très résistant.
- Mais, il s’agit de la grippe A. La fameuse. C’est embêtant. Cette année, pour la première fois, je suis invité aux vœux de l’Elysée, dans quatre jours. Je voudrais tant y aller, il paraît que Scarlett en sera.
- Votre médecin vous a sans doute prescrit de l’aspirine. Vous serez remis en moins de temps qu’il ne