Comme l’entrée du Cabaret de l’Enfer que fréquentaient les surréalistes, une gueule béante sertie de crocs acérés accueille jusqu’au 13 janvier 2025, les visiteurs de la dernière exposition du Centre Pompidou avant sa réouverture… en 2030. Parcours labyrinthique, voyage intérieur, cette exposition explore le mouvement initié il y a cent ans par son emblématique chef de file André Breton (1896-1966).
Abreuvé dès le lycée par les vers de Baudelaire et la prose de Huysmans, André Breton chemine dans l’après-guerre des Lettres en compagnie de ses amis Louis Aragon et Paul Éluard. En 1924, entérinant l’éloignement avec le dadaïsme, la publication du Manifeste du Surréalisme apparaît comme une ode à l’imagination, à la toute-puissance du rêve et du merveilleux, comme un pamphlet contre le rationalisme étriqué, la morale et l’esthétisme bourgeois. À la fin des années 30, la Seconde Guerre mondiale place l’Europe au bord du gouffre. Ceux qui le peu