La Cornouaille, à ne pas confondre avec les Cornouailles, province du sud-ouest de l’Angleterre, est une ancienne région de Bretagne à cheval sur le sud-ouest des Côtes-d’Armor et le sud du Finistère. C’est un pays de terre et de mer, dont le port principal est Concarneau et la « capitale » Quimper. Une loge du Grand Orient de France, installée en 1949 porte d’ailleurs le nom de Cornouaille.
Comme dans le reste de la Bretagne, la franc-maçonnerie s’est tôt implantée dans le secteur, mais a par la suite connu les vicissitudes propres à une région où la force du catholicisme s’est opposée frontalement aux loges jusqu’à une époque récente. À Quimper, c’est en 1768 que fut créée l’Heureuse Maçonne, sous l’égide de la loge de Granville, en Normandie. La loge fut mise définitivement en sommeil en 1776 suite à de fâcheuses querelles. Entre-temps avait été créée la Parfaite Union dont l’allumage des feux date de 1769. Sur ses colonnes siégeait tout ce que le Quimpérois comptait de notables, aristocrates, chanoines, abbés et hommes d’épée de haut rang. Son existence fut plus longue que celle de la précédente loge, mais la Parfaite Union ne survécut pas à l’Empire et s’éteint en 1813. Il fallut attendre plus de soixante-dix ans pour voir renaître la franc-maçonnerie quimpéroise, avec la loge l’Etoile armoricaine constituée en 1887. Las ! Loge de combat, résolument anticléricale et républicaine, l’Etoile armoricaine dut cesser toute activité en 1892 tant du fait de la pression cléricale que de ses luttes intestines.
Le réveil plus durable entamé en 1949 avec la création de La Cornouaille sous les auspices du GODF a fait que Quimper compte aujourd’hui deux temples. Neuf obédiences y sont représentées dans une région qui fut longtemps terre de mission pour la maçonnerie… mais pas pour le cidre.
Depuis 1996, le terroir de Cornouaille a été en effet consacré par l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (ancien INAO) avec le label Cidre de Cornouaille AOP — Appellation d’origine protégée —. Produit dans trente-huit communes du Finistère, ce cidre breton doit provenir de vergers à rendement limité, l’effervescence doit être naturelle avec prise de mousse en bouteille, la cueillette des pommes est manuelle et les lots doivent recevoir un agrément avant leur mise sur le marché. Une dizaine de cidreries produisent ce cidre de qualité que l’on apprécie bien sûr en compagnie des crêpes et galettes, mais aussi avec la charcuterie bretonne et certaines recettes de poisson.