Né au début du règne de Louis-Philippe au Puy-en-Velay, j’ai eu une enfance malheureuse, en lutte permanente contre l’incompréhension de mes parents.
Enfants de paysans, ceux-ci voulaient s’élever au-dessus de leur condition sociale. Mon père est devenu professeur puis, à grand-peine, un universitaire besogneux. Ma mère prenait des airs de grande bourgeoise. Mes parents m’ont éduqué dans la contrainte, sous la férule d’une autorité excessive. Très tôt révolté, je m’oppose à ma famille et à l’école que j’assimile à une prison, mais je m’oppose aussi à toute forme contraignante de vie et de pensée. Je suis en classe de rhétorique à Nantes au moment où se produit la révolution de 1848. Mo