De Thomas Grison
MdV Éditeur
124 pages – 10,90 €
Miroir, mon beau miroir… Le miroir ne serait-il qu’un simple accessoire de beauté ? Ce serait à coup sûr le réduire à peu de chose. Thomas Grison explore dans cet essai toute la symbolique rattachée à un objet, loin d’être anodin. Chez les Égyptiens nous explique l’auteur, le miroir était réservé aux femmes de l’aristocratie. Associé au culte funéraire, il plaçait le défunt sous le regard des dieux. En Orient, nous révèle encore l’auteur, certains miroirs avaient valeur de talisman, voire étaient dotés de pouvoirs magiques. Platon, quant à lui l’utilise pour démontrer que la connaissance de soi passe par le regard de l’autre. Trouver l’autre en soi et soi en l’autre… Le miroir apparait comme une fenêtre ouverte sur un autre monde. Une interface entre le réel et l’imaginaire. Vu comme la cause de la descente de l’âme dans la matière, il devient du même coup l’instrument de sa remontée vers l’âme universelle. Du roman de Lewis Caroll, De l’autre côté du miroir, à plus récemment Harry Potter ou au film Matrix sans oublier l’œuvre du peintre le Caravage, Marthe et Marie-Louise, Thomas Grison nous en dit long sur ce miroir si fascinant.
Les médailles d’or du CNRS en livres
CNRS Éditions
130 pages – 8 €
Chaque année, le CNRS (Centre national de la recherche scientifique) remet une médaille d’or à un scientifique, pour honorer la qualité de ses travaux. La maison CNRS éditions a décidé de lancer une nouvelle collection, « Les grandes voix de la recherche », en donnant la parole à quelques bénéficiaires de cette médaille pour qu’ils s’expriment sur leurs thèmes de prédilection et sur leur vie de travail. Le mot « voix » correspond à la réalité, puisque ces petits livres (une centaine de pages au maximum, pour un prix unitaire de 8 euros) ont été réalisés d’une façon originale : chaque scientifique a été enfermé une heure dans un studio face à un micro, sans interlocuteur et sans notes. Ils et elle, pour les cinq premiers volumes, ont donc prononcé une conférence sans spectateurs, qui a été enregistrée, puis publiée. Ces livres sont également reproduits sous forme audio, par la société « De vive voix ».
Il faut se plonger dans ces volumes : Les secrets de la vie, de Nicole le Douarin, une introduction à la biologie du développement et aux secrets de la vie : Climats passés et climats futurs, de Jean Jouzel ; La pensée informatique de Gérard Berry, une présentation claire de cette invention qui change la face du monde ; La géométrie et le quantique, d’Alain Connes et Ondes gravitationnelles et trous noirs, de Thibault d’Amour, qui nous fait comprendre cette nouvelle fenêtre de l’observation de l’univers ouverte il y a peu.
D’autres titres suivront au fil des mois, parmi lesquels : Fondamentaux de la vie sociale (Maurice Godelier), L’aventure du vivant (Éric Karsenty) ou Les langues (Claude Hagège).
Certes, ils ne sont pas d’un abord facile, il faut les lire crayon en main, mais ils sont enrichissants en diable, du plus grand intérêt pour comprendre notre monde, celui d’aujourd’hui, et nous ouvrir sur l’avenir. Il faudra garder auprès de soi cette bibliothèque idéale, pour y revenir ici ou là. Denis Lefebvre
L’Étoile occidentale
De Jean-Luc Le Bras
Éditions Dervy
600 pages – 27 €
On connait mal aujourd’hui encore la franc-maçonnerie coloniale : comment elle s’est implantée, comment elle vivait, les hommes qui l’animaient, ses relations avec le milieu local et les populations autochtones, son regard sur les contrées dans lesquelles elle évoluait et sur leur avenir.
Avec son historique de la loge du Grand Orient L’Étoile occidentale de Dakar pour la période 1899-1960, archives à l’appui, Jean-Luc Le Bras comble une lacune.
Au fil des 600 pages de sa somme, on comprend le fait maçonnique dans le microcosme colonial, ici au Sénégal donc, qui plus est à hauteur d’homme. Les portraits de maçons abondent, toujours placés dans le contexte du moment, qu’ils soient fonctionnaires, politiques ou maçons « de base ». On voit aussi cette loge vivre dans son époque et, plus largement, défile pour le grand intérêt des lecteurs un morceau de la vie de l’Afrique occidentale française.
Juifs et francs-maçons
De Jean-Bernard Lévy
Numérilivre – Éditions des bords de Seine
182 pages – 18 €
La symbolique du Temple, les nombreuses références bibliques – l’arbre séfirotique, la Kabbale, le personnage de Zorobabel, Noé —, les mots de passe et les mots sacrés, souvent hébreux, la notion de complot judéo-chrétien, qui prend forme à partir du XIXe siècle laisse à penser qu’entre juifs et francs-maçons existe une complicité sans faille. Qu’en est-il exactement ? Remontant le cours de l’histoire, Jean-Bernard Lévy s’interroge sur les liens existants entre juifs et francs-maçons. « Peut-on d’ailleurs être juifs et francs-maçons ? » s’interroge-t-il. Comparant les approches spirituelles du judaïsme et de la franc-maçonnerie, il en marque ainsi les différences et les similitudes. « La franc-maçonnerie ne s’occupe que du statut de l’homme de son vivant. Elle l’invite à vivre le sacré dès maintenant et sans se préoccuper de l’après-vie », précise-t-il. Dans un style clair où transperce le vécu, Jean-Bernard Lévy invite le lecteur à une réflexion porteuse d’ouvertures.
Et aussi :
Les formes contemporaines de l’antimaçonnisme
Collectif dirigé par Jean-Philippe Schreiber
Éditions de l’Université de Bruxelles
L’homme qui parle
De Gilles Cosson
Éditions : Pierre Guillaume de Roux
Les secrets de la méthode maçonnique
De Jacques Carletto et François Morel
Éditions Dervy