L’arrivée du printemps a libéré la Moskova de sa surface glacée. En ce jour de Pâques 1899, les cloches attirent une foule de pèlerins au pied du Kremlin. Parmi elle, trois voyageurs en provenance de Berlin : Lou Andreas-Salomé accompagnée par l’orientaliste Friedrich Karl Andreas, son mari, et par le poète autrichien Rainer Marie Rilke (1875-1926), son jeune amant de 25 ans…
Après avoir sillonné l’Italie du Nord en quête des trésors du Quattrocento, Rainer Marie Rilke, sur les conseils de son amante pétersbourgeoise rencontrée en 1897, commence à étudier le russe. Ce premier contact le poussera à poursuivre son Bildungsreise, son Grand Tour, en terre tsariste.
Rilke bat le pavé des rives de la Néva et tombe en admiration devant l’exubérance chromatique de la cathédrale Saint Isaac, joyau de Saint-Pétersbourg. La capitale d’alors, dans laquelle le poète restera six semaines, s’apprête à célébrer Pouchkine en commémo