Saint-Émilion, que la flèche de son église monolithe désigne, dans l’échancrure d’un coteau calcaire, comme une sorte de mont Saint-Michel du vin, est aujourd’hui une florissante bourgade accueillant des visiteurs venus du monde entier pour sentir et goûter de près les crus les plus prestigieux.
Ces visiteurs ignorent pour la plupart que l’endroit fut le théâtre d’un épisode tragique de la Révolution française au cours duquel les derniers Girondins furent traqués et arrêtés avant de finir sur le couperet de la guillotine. L’un d’eux, Élie Guadet, était né à Saint-Émilion en 1758. Issu d’une famille de magistrats bordelais, il devint lui-même avocat. Franc-maçon, il fut initié à la loge La Française, orient de Libourne, en 1785. Prenant parti pour la Révolution, Guadet est élu à l’Assemblée législative en 1790. Rangé aux côtés d