« Il était propre à être un excellent voyageur, car j’entends ici par ce terme […] ceux en qui se trouve une curiosité fort étendue, qui est assez rare, et un certain don de bien voir, plus rare encore » . Ces mots sont extraits d’un éloge prononcé en 1708 par Fontenelle à la tribune de l’Académie à l’égard du botaniste Joseph Pitton de Tournefort qui vient de disparaître. L’hommage est vibrant, l’admiration palpable.
Cadet d’une famille anoblie depuis peu, Tournefort passe les premières années de sa vie chez les Jésuites pour se conformer au choix paternel. Mais dès qu’il le peut, le jeune homme bat les chemins de la campagne aixoise pour s’adonner à sa passion, la botanique. En 1677, le décès de son père le libère du séminaire et lui garantit un héritage coquet. Il entreprend un voyage dans les Alpes avec le père Charles Plumier, futur botaniste du roi et auteur d’un ouvrage remarqué sur les plantes de l’Amérique. Puis, Tournefort séjourne à Montpellier pour s