Ma veille internet me fait parfois découvrir des objets et documents compagnonniques proposés à la vente, ici ou là. Il arrive aussi que l’on me consulte pour savoir si un objet est bel et bien relatif aux compagnons du Tour de France et quelle est, de surcroît, sa valeur marchande. Le plus souvent, sous couvert d’être de simples particuliers, il s’agit de brocanteurs semi-professionnels qui cherchent à obtenir une expertise gratuite. De manière générale, pour couper court à l’accusation d’un faux réalisé par le vendeur, il est bien rare que l’objet ne soit pas prétendument sorti (pas plus tard qu’hier !) d’un grenier ou d’une collection rassemblée il y a des décennies. Tels des maquignons d’antan ayant à vendre de vieilles carnes, certains excellent dans l’art des descriptions « flatteuses », si ce n’est volontairement trompeuses. Le problème est de savoir où se situe le curseur entre ignorance et malhonnêteté : s’il fut un temps où les charpentiers cuisinaient volontiers leurs antiquités compagnonniques à la sauce Soubise, aujourd’hui il est à craindre que trop souvent, nombre de vendeurs les assaisonnent à la sauce entourloupe…
Au palmarès des objets « compagnonniques » ayant la cote, les escaliers ! Il faut dire qu’outre leur beauté naturelle, il s’agit là d’une métaphore fascinante de l’ascension. S’il est parfois proposé d’authentiques chefs-d’œuvre à la vente, réalisés par des compagnons menuisiers ou charpentiers, les propositions trompeuses sont légion.
Il y a déjà douze ans, j’ai ainsi publié plusieurs articles sur mon blog au sujet d’une véritable vague de mise en vente sur eBay d’escaliers miniatures désignés comme étant des « chefs-d’œuvre de co