Le désir féminin alimente depuis la nuit des temps une abondante littérature où fascination, effroi et condamnation mènent une étrange danse, reflet d’une conception ancestrale de nos sociétés ayant confiné la femme dans un rôle unique, celui de la maternité et des soins nourriciers, lui déniant toute capacité de penser le monde et d’avoir prise sur lui. L’imaginaire collectif a ainsi opposé hommes et femmes dans leurs attributs jusque dans leur intimité. Vision clivante, sinon réductrice, à rebours de l’idéal d’unité recherché par tout franc-maçon. L’initié, dès l’aube de son engagement et au fil de son parcours va s’efforcer de faire surgir son moi profond. Cette quête que l’on pourrait apparenter à l’enfantement ne peut-elle alors être considérée, de manière symbolique comme une libération du féminin contenu en chacun de nous, homme et femme ?
La femme réceptacle de la procréation
Socrate se comparait à sa mère Phénarète, dont le métier consistait à venir en aide à des parturientes, lui qui permettait à chacun d’accoucher de ses analyses et de jauger leur viabilité. Dans le Théétète qui veut philosopher est comparé à qui veut naître. Las, cet accouchement de la pensée a été dénié aux femmes jusqu’au siècle dernier, comme si le devenir femme se résumait depuis l’Antiquité en dernière (ou en première) instance aux mêmes stéréotypes de reproduction de l’espèce. Le logos pourrai