La fin de la Première Guerre mondiale laisse l’Italie prise en étau entre la menace communiste, « les rouges » et une Église rêvant de retrouver sa toute-puissance, prônant le retour aux états pontificaux. Le mouvement fasciste naissant apparait comme libérateur pour tous ceux, héritiers de Garibaldi, qui exaltent la République laïque et l’unité italienne. Les francs-maçons seront alors nombreux à rejoindre les rangs des chemises noires. Mais dès 1922, Mussolini, qui prend la tête du mouvement leur réserve des lendemains qui chantent.
On tend à considérer la réunion qui se tint à Milan le 23 mars 1919, et qui décida de la fondation des Faisceaux de Combat (Fasci di combattimento), comme l’acte de naissance officiel du fascisme. Cette réunion se déroula dans un immeuble de la piazza San Sepolcro – d’où le nom de « saint-sépulcristes » (sansepolcristi) donné par la suite aux fascistes dits « de la première heure » –, et plus précisément dans une salle du Cercle industriel et commercial que son président, l’entrepreneur Cesare Goldmann, mit à la disposition de Mussolini. On n’