Patriote, mais citoyen du monde, soldat, mais pacifiste, républicain au service du roi, ennemi puis serviteur de la France, catholique, mais anticlérical, les contradictions dont est pétrie la haute figure de Garibaldi illustrent la constante, mais difficile quête spirituelle qui conduisit le « héros des deux mondes » à devenir dans son pays le « premier des maçons ».
Mars 1832. Le brigantin la Clorinde, élégant navire à deux mats, fait route vers la mer Noire après avoir appareillé de Marseille. Comme elle l’a déjà fait maintes fois, la Clorinde passera les détroits afin d’aller charger une cargaison de ce blé d’Ukraine dont la France est déjà grande consommatrice. Le capitaine en second s’appelle Joseph-Marie Garibaldi selon son état-civil rédigé en français. Mais on l’appelle plus volontiers Giuseppe, car s’il est né Français à Nice en 1807, la ville est devenue possession du royaume de Savoie après la c