L’œuvre et l’action de cet homme exceptionnel furent brèves et éblouissantes. Bien qu’inachevées, elles se situent et s’imposent pendant les évènements d’une époque particulièrement troublée, entre l’accession au pouvoir du Front populaire et l’effondrement de la IIIe République. En vérité, Jean Zay (1904-1944) fut un homme politique de premier plan, un grand réformateur reconnu d’ailleurs comme un ministre à ce point talentueux de l’Éducation nationale qu’il fut surnommé « le ministre de l’intelligence française ». Il eut hélas une vie trop brève, interrompue tragiquement par l’ignominie, mais une vie d’engagement dense et héroïque.
Jean Zay naît à Orléans, le 6 août 1904, issu d’une famille d’intellectuels, dont le père est un journaliste qui remplit la fonction de rédacteur en chef au Progrès du Loiret à partir de 1898, alors que sa mère est institutrice. À partir de 1932, ce journal républicain change de nom et devient La France du Centre.
Dans le climat particulièrement antisémite régnant entre les deux guerres, Jean Zay est perçu comme le type même du « juif » à abattre. En réalité, ses grands-parents sont des juifs alsaciens, refusant la domination allemande. C’est pour