La Révolution française de 1789, avec ses réjouissances continuelles, ses fêtes civiques destinées à exalter les forces morales de la patrie, la fraternité humaine et l’idéal de liberté, avait fait la part belle à la musique. Napoléon Bonaparte en fera un art national dirigé par l’État, tout comme la franc-maçonnerie sur laquelle il gardera la mainmise, afin d’asseoir son pouvoir. Dans ce contexte de relative accalmie, les loges maçonniques vont connaitre un essor musical sans précédent.
Dans le Mémorial de Sainte-Hélène, on est surpris de noter que Napoléon, amateur de musique toute sa vie durant, soit si laconique sur cet art.
En vérité, Napoléon fit beaucoup pour la musique. Contrairement à une légende bien ancrée, l’Empereur eut une vraie « politique musicale », organisant les institutions, donnant des moyens financiers, stimulant les artistes en octroyant à certains la Légion d’honneur ou des anoblissements. Par son décret de 1804, Napoléon avait institué un prix de 10 000 francs pour le meilleur opéra composé « dans les dix d