Dans la nébuleuse que peut être souvent la franc-maçonnerie, notamment française, avec son foisonnement d’obédiences, de rites, de rituels, et face à la difficulté de lui donner une définition globalisante, il est au moins un thème qui, de prime abord, semblerait apparaître comme une constante : la construction du temple de Salomon et le mythe d’Hiram. Mais les choses sont-elles aussi claires de ce côté-là ? Le personnage emblématique d’Hiram et son meurtre corrélatif peuvent-ils se positionner comme l’élément intangible, homogène et irréductible de la franc-maçonnerie depuis sa prime origine ?
Selon les rites, Hiram est un « personnage illustre et justement vénéré parmi les maçons », le « père, le modèle » de la franc-maçonnerie, le « maître », le « maçon par excellence », jusqu’à devenir « l’homme parfait », « l’archétype de la perfectibilité humaine ». De fait, il passe pour le mythe absolu de la maçonnerie, voire son mythe fondateur. On devine donc qu’il doit bien être présent dès la naissance de la franc-maçonnerie obédientielle en 1717 et même, en toute logique, bien avant, quand la maçonnerie spéculative