S’il est un aspect de la symbolique maçonnique qui est peu traité, c’est celui de son bestiaire, entre aigle et coq, lion et chien, phénix ou serpent, pour ne citer que ceux-là. Or au sein de ce bestiaire, il est une créature qui, pour insignifiante qu’elle puisse paraître, n’en était pas moins omniprésente dans la symbolique maçonnique du XVIIIe siècle et une partie du XIXe siècle (avant d’être victime de sa récupération impériale qui signera en partie sa perte) : il s’agit de l’abeille indissociable ici de son logis, la ruche. Au cours de cette période, nombreux étaient les tabliers et les blasons de loges arborant une ruche (il suffit de penser au célèbre tablier d’Helvétius, dit de Voltaire).
Alphabétiquement aidant, le Jungien Michel Cazenave ouvrait son Encyclopédie des Symboles par l’abeille et sa première phrase était : « Peu d’animaux ont un rôle aussi important en symbolique » . Pour certains, l’abeille et la ruche symboliseront la perfection et le travail, pour d’autres l’immortalité et la résurrection, pour d’autres encore la pureté, l’éloquence, l’or ou la sauvegarde de l’humanité. Tous les peuples l’ont connu et honoré depuis des temps immémoriaux. Très tôt, l’homme s’est rendu compte des qualités des abeilles e