Pour mesurer l’importance de la Franc-Maçonnerie à Limoges, il n’est besoin que de se pencher sur un plan ou un index de ses rues. Dans le chef-lieu de la Haute-Vienne, on dénombre cent quarante-cinq rues, places, avenues et boulevards dédiés à des initiés locaux, nationaux ou étrangers. Depuis longtemps, la ville passe pour être sous influence maçonnique : de 1785 jusqu’au XXIe siècle, elle a connu pas moins de vingt-quatre maires portant le tablier.
En 1848, Pauline Roland la désignait comme « la Rome du socialisme ». Mais au tournant du XXe siècle, Limoges est devenue « la Mecque de la Franc-Maçonnerie ». Elle doit ce curieux surnom à une présence quasi ininterrompue de loges, depuis la création de celle des Frères unis en 1767. À la différence de ses voisines, Tulle, Brive ou Châteauroux, Limoges, en deux siècles et demi, n’est restée qu’une douzaine d’années sans atelier actif : pendant la Révolution et sous le régime de Vichy. Ce qui est plutôt rare dans le paysage maçonnique français. E