Si, dans un bel élan universaliste, les francs-maçons proclament vouloir « rassembler ce qui est épars », la franc-maçonnerie de tradition « égyptienne » s’ingénie depuis deux siècles à éparpiller ce qui rassemble. Au nom de doctrines souvent obscures, et plus souvent encore, sur fond de querelles de succession, elle s’est dispersée en une multitude de filiations qu’illustre une pittoresque galerie de portraits.
Cagliostro (1743-1795)
L’Égypte rêvée du « Grand Cophte »
Giuseppe Balsamo, plus connu sous son pseudonyme de Comte de Cagliostro fut le premier à introduire l’Égypte en maçonnerie. Originaire de Palerme l’homme passa l’essentiel de sa vie à voyager, fréquentant le proche entourage de la plupart des têtes couronnées d’Europe qu’il parvint à séduire par ses prétendus dons de « magicien », de « guérisseur », de kabbaliste et d’entremetteur avec les anges. Sa qualité de maçon, bien que jamais attestée, ne fait pas de doute. Initié sans d