24 novembre 1940. La première tenue de la loge clandestine l’Atelier de la Bastille se tient au 123 rue Saint-Antoine à Paris, domicile d’Albert Kirchmeyer. Cet expert-comptable, responsable d’un service de contentieux, membre de la loge Les Travailleurs à l’orient de Levallois-Perret, a persuadé plusieurs enfants de la Veuve, dont ses parrains d’initiation, Victor Bassot, directeur commercial dans l’édition, et Gustave Eychène, colonel à la retraite âgé de 78 ans, héros de la Grande Guerre, de ressusciter une franc-maçonnerie désormais interdite et accusée par le régime de Vichy d’être l’un des principaux responsables de l’effondrement du pays.
Progressivement, Kirchmeyer anime plusieurs collectifs de maçons bien décidés à résister, d’une manière ou d’une autre, à l’occupant. Début 1941, il fonde le Comité d’action maçonnique avec une dizaine d’autres frères, parmi lesquels l’universitaire Louis Lapicque, l’ingénieur chimiste Georges Zaborowski, Marc Rucart, ministre du Front Populaire, deux médecins militaires, le général Ambroise Peloquin et le colonel Henri Lortholary. L’équipe du CAM s’emploie à donner naissance à d’autres loges clandestines. Surtout implanté en région