Franc-maçonnerie magazine a dix ans. Un anniversaire, c’est aussi bien l’occasion de faire la fête, de se réjouir, que de regarder en arrière, dans le rétroviseur — avec un brin de bonheur teinté de nostalgie… ou pas du tout —, et aussi sans doute pour mieux se projeter en avant, vers l’avenir.
Ainsi, cet anniversaire de Franc-maçonnerie magazine nous invitait, nous incitait, à nous pencher dans ce double regard rétroactif certes, mais aussi prospect, dans un esprit serein et joyeux, en interrogeant des frères, des sœurs, des anonymes, des éminents, en quête d’anecdotes, d’une forme de catalogue de petits et de grands faits ayant émaillé cette décennie : certains que l’on retrouve parfois avec amusement tout en considérant qu’ils méritaient de disparaître des mémoires, d’autres que l’on s’étonne aussi d’avoir rapidement oublié… Et cet inventaire ouvre aussi la porte à quelques analyses.
Disons-le d’emblée, ce regard commémoratif qui se voulait enjoué, lumineux, de prime abord, a débouché sur un tableau finalement plus mosaïque — peut-être en toute logique —, contrasté, doux-amer… Si bien que pour en faire état, il était possible d’hésiter entre la grammaire (les amateurs des arts libéraux apprécieront) et… la cuisine asiatique (avec ses nuances aigres-douces, ses buffets à volonté, ses baguettes…). Et finalement, en toute logique maçonnique, la première s’harmonisait parfaitement avec les témoignages recueillis, leur tonalité surtout, entre points d’exclamation, d’interrogation et de suspension. Même si — ou parce que — le doux-amer ne sera jamais loin.
Exclamation !
Et avant même de l’approfondir, commençons par dire que spontanément la très grande majorité des interrogés sur les faits marquants de maçonnerie – francophone en particulier — au cours de la décennie écoulée a considéré que le trait saillant était l’extraordinaire éclatement de la franc-maçonnerie. Et de manière significative, l’autre phénomène de la décennie largement mentionné était la reconnaissance internationale de la recherche maçonnique française — une observation, bien sûr, primordialement faite par les acteurs du s