Qui n’a jamais été amusé — les bons jours — ou agacé — les autres — par l’évocation dans une planche, de la symbolique du coq dans la Campanie païenne ? Ou par une référence à la levée de la nuit chez les peuples inuits ? Ces évocations, pour érudites qu’elles soient, sont de peu de secours quand il s’agit de travailler la signification de tel ou tel symbole proprement maçonnique. L’universalisme supposé de la franc-maçonnerie ne doit pas nous faire oublier que les rituels, tels que nous les jouons et les interprétons, proviennent tout droit du XVIIIe siècle européen et qu’ils n’ont de sens que pris dans ce contexte culturel : de ce qu’il était possible de croire et de connaître dans cet espace et à cette époque. Envisagée dans son environnement religieux, la franc-maçonnerie, ancrée en terre chrétienne, s’est proposé de dépasser les clivages entre catholicisme et Réforme en reprenant à son compte l’ensemble de l’héritage judéo-chrétien. Elle rejoue ainsi, à travers le parcours des grades, toute l’histoire sacrée qui a structuré l’Europe pendant plus d’un millénaire.
Le diable et le symbole Eloge du second pas
Publié le 17 novembre 2020
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