Connaissez-vous le GITE ? Si vous êtes du genre globe-trotter, à coup sûr la réponse est oui. À l’origine, fraternelle des métiers de la restauration, le GITE compte aujourd’hui 1800 membres répartis à travers le monde (1300 en France). « Rejoindre le GITE, c’est faire vivre une chaîne de fraternité résumée en trois mots : aide, accueil, entraide » témoigne son président Jean-Claude Pantellini.
Propos recueillis par Hélène Cuny
Hélène Cuny : Qu’est-ce que le GITE ?
Jean-Claude Pantellini : Le GITE, Groupement International de Tourisme et d’Entraide a été créé peu après la fin de la Seconde guerre mondiale par des maçons issus du milieu de la restauration (maîtres d’hôtel, cuisiniers…). L’objectif était alors de protéger les maçons qui avaient été pourchassés pendant la guerre en leur offrant un lieu d’accueil et une aide. Durant ces années de reconstruction, les membres fondateurs ont œuvré pour faire évoluer la profession : on leur doit par exemple l’adoption de la semaine de 40 h ; ils ont aussi créé un journal professionnel intitulé Gite. Depuis 1955 paraît tous les ans un guide qui recense les membres.
HC : Comment a ensuite évolué le GITE ?
JCP : Notre structure s’est toujours voulue interobédientielle. Dès les années 50, le GITE a intégré des membres belges et suisses. Il s’appelait d’ailleurs alors : Groupement International de Tourisme Européen. Il a également élargi la sociologie de ses membres : il n’était plus nécessaire d’appartenir au milieu de la restauration pour devenir adhérent. Artisans, vignerons, médecins… ont rejoint le GITE. De 1954 à 1968, notre structure est passée de 120 membres à 630 membres. En 1963 a été instauré le fameux macaron, à coller sur les vitres-arrières des voitures, en signe de reconnaissance ! En 2001, le nom a été changé pour devenir Groupement International de Tourisme et d’Entraide.
HC : Est-ce que l’entraide tient toujours une place importante ?
JCP : Je dirais que c’est un peu l’ADN du GITE ! Nous nous mobilisons lors de grandes catastrophes humanitaires par exemple lors du récent tremblement de terre en Italie. Dans ce cadre, nous intervenons par le canal d’associations humanitaires auxquelles nous envoyons des fonds. Au quotidien, un maçon ou une maçonne faisant la démarche de rejoindre le GITE s’engage à aider et à faire preuve d’accueil. Il s’agit d’une chaine fraternelle.
HC : Comment fonctionne le GITE ?
JCP : Pour être membre du GITE, il faut être maître maçon. En France, nous avons un délégué par département et au niveau international, un par pays. Nous sommes aujourd’hui présents dans 50 pays à travers le monde, avec tout récemment l’arrivée de membres croates et arméniens. Les maçons sont voyageurs, ils nous emmènent dans leurs valises ! Ce sont donc 180 délégués qui œuvrent aujourd’hui à mieux faire connaître le GITE au sein des loges. Leur tâche n’est pas facile, car il faut reconnaître que nous souffrons un peu d’un manque de visibilité. Nous souhaiterions mettre en place au sein des obédiences la possibilité d’envoyer un courrier aux loges une ou deux fois par an. Cela redonnerait de la dimension à notre structure qui gagne à être connue des maçons.
HC : Quels sont vos projets pour 2019 ?
JCP : Nous organisons chaque année un grand voyage pour nos adhérents. Le prochain se déroulera en avril au Rajasthan. Des week-ends d’œnologie sont aussi prévus. Récemment, nous avons visité les régions vinicoles de Chablis, la Champagne, la Bourgogne, Saumur, Cognac. Le GITE est riche de belles histoires et de rencontres : des sœurs belges parties au Brésil il y a quelque temps nous ont rapporté qu’elles avaient pris contact avec le délégué sur place et ont passé une semaine inoubliable. C’est çà l’esprit du GITE !
De New York à Namur
À New York, un membre pâtissier vous accueille à La Provence en boîte. Il organise des fêtes lors des événements Français. En Belgique à Namur, le restaurant Le temps des cerises vous ouvrira ses portes.