Roman
De Bernard Prou
Éditions Anne Carrière
331 pages – 19 €
Après quelques essais historiques, sans oublier la réédition critique en 1998 des célèbres Documents maçonniques publiés entre décembre 1941 et avril 1944, Bernard Prou s’est attelé ces dernières années à un nouveau chantier : le roman. Il le fait avec succès, puisque son Alexis Vassislkov a été publié en 2016 en livre de poche ! Délation sur ordonnance, en 2017 a évoqué la période trouble de la Seconde Guerre mondiale. Il nous offre cette fois, toujours chez l’éditrice Anne Carrière L’ultime mystère de Paris, un nouveau livre qui nous emmène bien plus loin dans le temps. Rien ne manque ici. Deux francs-maçons sont assassinés, un troisième frère mène l’enquête, et pour la mener à bien se plonge dans l’histoire de l’humanité : une bibliothèque secrète remonte à la surface, venue des origines de la chrétienté, après avoir été enterrée dans les catacombes de Paris, préservée avec soin pendant des siècles. Pour solutionner cette histoire, l’enquêteur doit comprendre ce passé lointain, mais aussi revenir sur la jeunesse des frères assassinés et de quelques autres, sur fond de Guerre d’Algérie, de trésor de l’OAS puis d’alchimie.
Ce livre vaut bien les Dan Brown et autres Giacometi et Ravenne, et égale presque Steve Berry, le maitre actuel – du moins à mes yeux. Il est de la même veine. Je ne l’ai pas lâché avant la dernière ligne. Denis Lefebvre
Essai
Les droits de l’homme rendent-ils idiot ?
De Justine Lacroix et Jean-Yves Pranchère
Éditions du Seuil
Collection la République des idées
100 pages – 11,80 €
Le titre, volontairement provocateur, révèle un sujet d’une actualité criante. Trop individualistes, détachés du collectif et de la citoyenneté, sans limites… Les individus le seraient devenus à cause des droits de l’homme, aujourd’hui insidieusement contestés par le président américain Donald Trump, son homologue turc Tayyip Erdogan, le hongrois Viktor Orbán ou encore Matteo Salvini en Italie. Justine Lacroix et Jean-Yves Pranchère, professeurs à l’Université libre de Bruxelles démontent ici un à un les arguments qui feraient des droits de l’homme dans une rhétorique trompeuse, le responsable de tous les maux de notre société, à commencer par la montée en puissance du néolibéralisme. Ils réaffirment au contraire l’impérieuse nécessité de redonner tout son sens aux droits de l’homme, porteurs d’une signification politique – l’exigence de liberté et d’égalité des droits entre individus – face à la tentation autoritariste, qui, elle mine la démocratie de l’intérieur. Un excellent ouvrage lucide et pertinent.
Essai
Les questions qui posent problème en maçonnerie
Mille et un sujets d’information
De Herbert F. Inman, L.R.
Traduit de l’anglais par Marie-Françoise Burdin et Michel Piquet
Les Éditions de la Tarente
280 pages – 25 €
« Une promenade aléatoire et presque ludique dans ce que l’on pourrait appeler le jardin anglais de la franc-maçonnerie. » C’est avec ce sens de la formule que l’historien Roger Dachez décrit l’ouvrage du Britannique Herbert F. Inman, membre de la Grande Loge Unie d’Angleterre, dans les années 1920 et 1930. Mais qu’on ne s’y trompe pas ! Avec ses 992 questions/réponses, assorties de 400 notes et commentaires du même Roger Dachez, l’ouvrage a valeur de guide pour bien comprendre la franc-maçonnerie anglaise de 1930 à nos jours. Quel est le symbolisme du brin d’acacia ? Que signifie le terme maçonnerie de saint Jean ? Qu’est-ce que le Pilier des apprentis ? Aaron est-il représenté dans un grade maçonnique ? Mêlant à la fois des questions pratiques, historiques et symboliques, ce guide a été pensé à l’origine pour répondre aux interrogations légitimes que se posaient les jeunes apprentis. D’hier à aujourd’hui ces interrogations perdurent et face au désir d’information de ces nouveaux membres, l’enjeu n’est-il pas d’apporter des réponses claires, propices au cheminement de la pensée ? Car comme le soulignait déjà en son temps l’auteur, l’absence de réponses casse bien des ardeurs.