L’installation de la franc-maçonnerie dans le comté de Nice a été relativement tardive. Dans le royaume de Savoie auquel Nice a appartenu jusqu’en 1860, l’Église catholique régnait en maître et même durant la parenthèse française de 1792 à 1814, les évêques firent preuve d’hostilité face à l’implantation des premières loges. Sans toutefois pouvoir les interdire.
En 1801 est installée la loge Les Vrais amis réunis, dont le vénérable est le général de division Pierre-Dominique Garnier. La loge affiliera aussi le niçois André Masséna, maréchal d’Empire qui en sera vénérable d’honneur. Sous l’Empire, la franc-maçonnerie est clairement perçue comme une chose française et ses membres sont pour beaucoup des militaires ou fonctionnaires même si en 1805 La Parfaite Harmonie recrute parmi les négociants niçois.
Avec la Restauration s’ensuit un lent sommeil des loges qui durera jusqu’en 1859 avec l’allumage des feux de la loge écossaise La philanthropie ligurienne. En 1863, après le rattachement à la France, La Philosophie Cosmopolite est constituée sous l’égide du Grand Orient de France et perdure jusqu’à ce jour. C’est cette loge qui en mai 1871 affiliera le frère Giuseppe Garibaldi, niçois d’origine initié à Montevideo et qui terminera sa longue carrière maçonnique comme grand hiérophante du rite de Memphis Misraïm.
Sous la troisième république, le Grand Orient de France comme le Suprême Conseil – future Grande loge de France – deviennent à Nice les instruments de la francisation et de la républicanisation du territoire. Les noms des ateliers créés dans les années 1880-1900 témoignent de cet engagement avec La démocratie (1883), La France démocratique (1887). À la veille du premier conflit mondial, Nice compte trois loges du GODF, une loge de la GLDF et une du Droit Humain.
Comme ailleurs, la franc-maçonnerie niçoise a souffert de la période vichyste et n’a vraiment repris force et vigueur qu’à la fin des années 1960, avec une croissance soutenue dans un recrutement pas toujours très rigoureux. D’où les affaires peu reluisantes mêlant milieux d’affaire, milieu politique, milieu judiciaire et milieu tout court, qui ont défrayé la chronique au début des années 2000.
Malgré l’origine très diversifiée des frères et des sœurs niçois, à l’image de la fréquentation cosmopolite de la Côte d’Azur, ceux-ci demeurent attachés aux spécificités niçoises qui se traduisent, sur le plan gastronomique par ces spécialités bien connues que sont les petits légumes farcis ou la socca, sorte de crêpe à base de farine de pois chiche. En matière viticole, le pays niçois possède, avec le petit vignoble de Bellet, seule appellation d’origine contrôlée récoltée sur le territoire d’une seule grande ville. Les vignes de Bellet, cultivées en terrasse sur la rive gauche du Var produisent du vin blanc à partir du cépage Rolle et des vins rosé et rouge issus du Braquet et du Cinsault. Le vignoble ne compte que neuf producteurs dont les plus importants sont le Château de Bellet et le Château de Cramat.