La démocratie, c’est à la lettre la souveraineté du peuple, c’est-à-dire son pouvoir sur lui-même, son autodétermination. L’étymologie grecque est éclairante : envisagé comme ensemble humain organisé en communauté politique, en cité (polis en grec), le peuple se dit démos. Et la faculté qu’a le peuple de s’organiser de façon autonome se dit kratos, terme désignant de façon générale le pouvoir de faire. La démocratie, pouvoir d’autorégulation du peuple, va de pair avec l’idée de souveraineté populaire que Rousseau consacre : le peuple se donne à lui-même sa propre loi au lieu de se la faire imposer, à la façon d’un commandement, par une puissance supérieure.
Malaise dans la démocratie
Aujourd’hui, on peut se demander si la démocratie existe encore. Certes, les incantations ne manquent pas. Ni les références aux droits formels. Ni l’invocation sempiternelle de l’État de droit. Mais qu’en est-il encore des pouvoirs effectifs du peuple dès lors que se conjuguent des dérives peu innocentes qui invalident en pratique une démocratie sans cesse exaltée en théorie ? La souveraineté effective du peuple est elle encore respectée ? Les libertés formellement reconnues ne se vident-elles pas de leur substance du fait