Sommes-nous maîtres de nos passions, voire de nos emportements ? La question surgit sans cesse dans la conduite de la vie. Chacun sent bien qu’il peut être submergé par la montée d’impulsions, d’amertumes ou d’exaltations. Comme si en lui des forces tentaient de s’imposer à lui ou du moins à sa volonté consciente. Peut-il leur résister ? Peut-il les assumer en les tempérant si nécessaire ? La question de la maîtrise de soi est posée.
Vie intérieure et maîtrise de soi
D’une réaction de colère excessive, dégénérant en crise de nerfs disproportionnée, on dit souvent qu’elle est « anormale », et qu’elle traduit un déséquilibre psychologique. Ce jugement met en jeu, selon les termes habituels, le rapport entre le « normal » et le « pathologique », entre les phénomènes psychiques les plus généraux et ceux de la maladie mentale. Les premiers et les seconds furent longtemps traités comme hétérogènes, dans une opposition radicale qui faisait du malade mental appelé fou un « alién