Philosophie

Hegel : la philosophie comme pensée du monde

Le Siècle des lumières a mis à l’ordre du jour le rôle de la raison non seulement dans la compréhension des lois de la nature, mais aussi dans la faculté proprement humaine de concevoir des lois pour la société, et pour les êtres humains qui la composent. Une raison pratique, pour parler un langage kantien. Deux types de lois peuvent s’en réclamer. La loi morale, pour régler sa conduite d’après un principe intérieur ; la loi juridique également, pour organiser au mieux les rapports entre les membres de la cité qui vont bientôt s’appeler citoyennes et citoyennes, c’est-à-dire membres actifs de la Cité, et non plus sujets (d’un roi). Conséquence historique de la philosophie des Lumières, la Révolution Française a révélé que la réalité sociopolitique peut héberger, par ses contradictions une dynamique propre. Cela conduit à repenser la façon de comprendre le réel, et le type de rationalité qui s’y joue. Pour comprendre la Révolution, il faut identifier ce qui agit dans une réalité comme ressort de sa négation et de son dépassement. Ainsi la société d’Ancien Régime portait en elle le principe moteur de sa négation dès lors qu’elle hébergeait une contradiction et de ce fait ne pouvait plus demeurer identique à elle-même.  Admirateur de la Révolution française, Hegel y repère la portée dynamique de la contradiction, et appelle négativité le principe de mouvement qui en résulte. La conscience des révolutionnaires français prend le relais de cette négativité objective. Elle déclenche un processus de négation qui métamorphose l’ancienne société en ne conservant d’elle que ce qui est compatible avec sa refondation. Bref, le nouveau naît de l’ancien sans pour autant l’anéantir. Ce processus de dépassement est la vie elle-même, dynamique de croissance ou de vieillissement. 

 

Une chose peut être à la fois elle-même et autre chose qu’elle-même, sous deux rapports différents. Ainsi le bourgeon qui est à la fois bourgeon et fleur. Bourgeon actuellement, et fleur virtuellement. La fleur niera le bourgeon en l’accomplissant. Et elle-même laissera la place au fruit. Négation et affirmation ne sont donc pas opposables. Elles ne font qu’exprimer deux aspects inséparables, unis contradictoirement, d’une réalité en devenir. Dire qu’ainsi comprise l’essence du réel est dialectique c’est insister sur la nature féconde et dynamique

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