Jusqu’à présent la sobriété s’est affirmée chez les individus comme un art de vivre excluant tout excès dommageable à la santé ou à la lucidité. Le but est de préserver l’équilibre personnel en s’interdisant l’abus d’alcool ou de nourriture. Aujourd’hui la sobriété peut-elle devenir un idéal régulateur pour l’ensemble de la vie économique et sociale ? La question mérite d’être posée. En effet nous sommes à l’âge du réchauffement climatique induit par l’activité humaine. Et nous savons depuis longtemps que les ressources de la terre sont limitées. Une telle prise de conscience, et la nécessaire application du principe de responsabilité appellent une réforme radicale des conduites. Dans cet esprit, ne faut-il pas promouvoir de nouveaux registres de la sobriété ?
Quelques exemples bien connus, en forme de mots d’ordre critique, peuvent donner idée des mutations à opérer. Consommer moins et mieux. Chasser tout gaspillage. Punir plus rigoureusement l’obsolescence programmée. Guérir le manque des uns en réduisant l’opulence excessive des autres. Les pistes sont nombreuses. L’idée générale est de cultiver à la fois la solidarité humaine et l’harmonie avec la nature. Tout cela implique un bouleversement radical de la façon de produire et de répartir, à rebours d’une ivresse économique induite par la quête fré