L’aspiration au bonheur personnel relègue-t-elle la morale au second plan ? Quant à la morale, ne fait-elle pas du bonheur personnel un but sans noblesse, assimilable au registre de l’égoïsme ? En somme l’éthique de l’accomplissement contredit-elle la morale, et celle-ci ne peut-elle advenir qu’au détriment d’une telle éthique ? Ces questions forment une sorte de cercle que la philosophie a constamment tenté de penser. Soyons vertueux pour être heureux ! (Stoïciens). Soyons heureux pour être vertueux ! (Épicuriens). Une alternative à dialectiser. L’accomplissement personnel n’a-t-il pas une dimension collective, sauf dans les « plates robinsonnades » ? Et le devenir durable des sociétés ne repose-t-il pas sur l’épanouissement de tous leurs membres, sauf dans la mythologie ultralibérale ? Notre présent radicalise l’interrogation.
Que faire ? Petite histoire philosophique de la morale
Publié le 11 Octobre 2016
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