L’accomplissement de l’humanité en tout être humain implique une économie tournée vers la justice sociale en même temps que vers l’efficience d’une production soucieuse de satisfaire les besoins fondamentaux de tous. Mais il requiert également le souci de préserver la Nature en respectant ses cycles et ses équilibres. Pourquoi ? Parce que la Nature n’est pas seulement notre demeure commune en même temps que la source de nos richesses, notamment par les sources d’énergie et les matières premières dont elle nous permet de disposer. Elle est aussi et surtout notre milieu de vie, tant par l’oxygène qu’elle doit renouveler sans cesse pour nous permettre de respirer, que par l’ensemble des métabolismes qui nous lient à elle, c’est-à-dire des échanges multiformes entre elle et notre corps.
Karl Marx, plus attentif à la question écologique qu’on ne le pense lorsqu’on le lit à travers les aberrations et les crimes du stalinisme, écrit que la Nature est « le corps non organique de l’être humain » (1). Il rêve de réconcilier l’humanisme et le naturalisme en changeant radicalement la façon de produire pour qu’enfin une humanité réconciliée avec elle-même, par la fin de l’exploitation, soit aussi réconciliée avec la Nature, par l’avènement d’une écologie en acte. Revenons sur cet idéal en remontant à l’émergence de l’human