Je suis né à Édimbourg à la fin du XVIIIE siècle. Mon père est un magistrat descendant d’une très ancienne famille écossaise. Enfant de santé fragile, je suis atteint d’une paralysie qui me rend boiteux. Très tôt, je me passionne pour la lecture de livres de voyage, d’ouvrages d’histoire et de poésie.
Je fais de nombreux séjours dans une propriété familiale située dans les Highlands qui me donne le goût du folklore écossais. Étudiant en droit, je me prépare sans conviction à devenir avocat bien que ma vocation profonde m’oriente vers les lettres. Je suis un grand amateur de littérature allemande au point de traduire Goethe. J’ai aussi approfondi la poésie courtoise française et italienne. Passionné par le folklore local et ses coutumes païennes je délaisse mon cabinet pour explorer les villages isolés de mon pays. En 1797, je me marie avec une jeune fille d’origine française. D’abord inscrit au barreau écossais, j’obtiens un poste dans la magistrature qui me laisse suffisamment de temps pour écrire et pour traduire les auteurs allemands. Le 2 mars 1801, je suis initié dans une loge d’Édimbourg, la Saint Davis’Lodge, N° 36. La franc-maçonnerie et l’écriture vont être les deux passions de ma vie dans lesquelles je vais m’investir. En 1816, je deviens membre honoraire du Royal of Knights Templar d’Écosse et la loge St John me dédie sa cérémonie de pose de la première pierre. J’assume des responsabilités dans ma loge puis dans l’obédience tout en gravissant les degrés maçonniques. Je perçois rapidement les nombreux liens entre l’ordre maçonnique et mes recherches personnelles sur la culture de mon pays. En 1804, je deviens partenaire de la maison d’édition des Ballantyne. Elle publie mes premières poésies qui sont appréciées du public. Après avoir obtenu une charge de chancelier à la Cour suprême d’Édimbourg, je me fais construire un château dans lequel je demeure jusqu’à ma mort.
Après des déboires dans la carrière d’éditeur et la faillite de ma maison d’édition, je commence à écrire des romans historiques qui contribuent à donner une image romantique de l’Écosse et de son histoire. Après ma première publication, je remporte un vif succès qui m’apporte notoriété et fortune. Je suis le chantre de l’Écosse historique et de ses légendes héroïques. Je recueille auprès des paysans des récits traditionnels. Mes romans à succès sont construits sur un fond de conflit historique entre deux partis avec une intrigue amoureuse. Je fais revivre le passé à l’aide de descriptions pittoresques mêlées parfois d’inexactitudes historiques, notamment dans la lutte légendaire entre Normands et Saxons au temps du roi Richard Cœur de Lion. La plupart de mes romans se déroulent en Écosse ou en Angleterre et développent le thème de la chevalerie. En 1820, je suis anobli. Bien que célèbre, je suis profondément endetté par la faillite de mon éditeur qui m’a amené à régler une énorme dette et j’ai aussi beaucoup dépensé pour l’aménagement de mon château. Maçon actif jusqu’à la fin de ma vie, je refuse pour des raisons de santé la grande maîtrise du Royal Grand Conclave of Knights Templar d’Écosse. Je passe à l’Orient Éternel après avoir publié une trentaine de romans, de nombreuses poésies, des ouvrages d’histoire, des pièces de théâtre et un journal. J’ai inauguré un nouveau genre littéraire : je suis considéré comme le père du roman historique qui mélange des personnages historiques réels avec des personnages fictifs, repris par la suite par d’autres écrivains comme Victor Hugo et Alexandre Dumas. Au XXe siècle, mes romans font l’objet de nombreuses adaptations cinématographiques dont l’une réunissant les acteurs Robert et Elizabeth Taylor. En France une rue porte mon nom dans plusieurs villes : Cannes, Le Havre, Montpellier, etc.
Solution du "Maçon mystère" dans le prochain numéro.
Solution du « maçon mystère » du n° 82 :
Il s’agissait de Pierre Joseph Redouté, auteur de nombreux ouvrages de fleurs réalisés à l’aquarelle.
