Trois livres… « de vacances » ? Voire. Trois livres, plus simplement, qui nous emportent dans l’histoire contemporaine, de France ou mondiale, autour d’aventures policières classiques, ou relevant de la catégorie des thrillers avec, toujours, quelques références ésotériques.
Éric Giacometti et Jacques Ravenne, Résurrection, JC Lattès, 2021, 426 pages, 22 euros.
Le désormais célèbre duo Giacometti-Ravenne nous offre le quatrième tome du cycle du « Soleil noir » et, bien sûr, leur héros récurrent : Antoine Marcas, confronté à la Seconde Guerre mondiale, parti cette fois à la quête du saint-suaire de Turin convoité par Himmler, qui pourrait changer l’issue de la guerre. Les acteurs sont bien campés, Pie XII, Skorzeny ou Mussolini, les seconds rôles aussi. On découvre des lieux étonnants, sombres à souhait, mais on regrette certains passages, certes jugés par les auteurs nécessaires, mais qui n’apportent pas grand-chose à l’intrigue, à mes yeux du moins, ainsi quand ils nous décrivent certaines pratiques « médicales » dans des camps. Il reste une course haletante.
Jean-Luc Aubarbier, Les sept tours du diable, City, 2021, 317 pages, 18,50 euros.
La Seconde Guerre mondiale est également le cœur de cible du récent livre de Jean-Luc Aubarbier, avec les nouvelles aventures de Cavaignac et Karadec. Selon la formule classique de ce type de livre, nous voyageons dans le temps, de la fin des années trente à la période la plus contemporaine. Dans l’espace aussi : Berlin, Bénarès, Shanghai, Strasbourg et… le Périgord bien sûr. Impossible de résumer l’intrigue, qui nous aspire. Nous sommes aux frontières de la science et de l’histoire, pour le contrôle du monde par un ordre occulte, tandis que les francs-maçons apportent leur sagesse et leur mémoire de certains événements et comportements. Si les 100 premières pages environ sont un peu compliquées — on s’y perd en peu entre les personnages –, tout s’organise ensuite, et on ne lâche pas ce livre passionnant. L’auteur sait nous décrire le contexte de chaque époque, comme l’attirance des nazis pour l’Extrême-Orient, mais aussi les contrées que ses héros traversent. Ainsi, les descriptions de Shanghaï sont du plus grand intérêt. Rien ne manque ici pour nous faire passer de belles heures autour – sans rien dévoiler – des questions d’hérédité et de génétique.
Éric Fouassier, Le bureau des affaires occultes, Albin Michel, 2021, 361 pages, 20,90 euros.
Moins voyageur à travers le monde que les auteurs qui précèdent, Éric Fouassier situe son roman dans le Paris de 1830 : une classique unité de lieu et de temps est respectée, mais elle nous permet d’entrer au plus profond dans la monarchie de Juillet, dans la société et les mentalités de l’époque et dans cette ville. Des morts étranges risquent de déstabiliser le pouvoir, celui de Louis-Philippe. Pour résoudre cette énigme inquiétante, un bureau des affaires occultes est constitué, confié à un jeune inspecteur fils de maçon, Valentin Verne, féru de sciences, avec ses méthodes personnelles d’investigation. Il agit seul, tandis qu’une société secrète s’agite : déstabilisation et manipulations sur fond d’hypnose sont au programme. Histoire qu’on s’y perdre un peu plus, mais avec délices, Éric Fouassier introduit dans son livre une seconde enquête, liée à la personnalité même de Valentin. À n’en pas douter, l’auteur, récemment récompensé pour ce livre par le prix Maison de la Presse 2021, tient un héros qu’il ne lâchera pas de sitôt, et nous attendons avec avidité la suite des enquêtes de Valentin Verne…
Et aussi :
L’élection assassinée
De Robert Jordan
Éditions amalthée
Une arête dans la gorge
De Christophe Boyer
Taurnada Éditions