La franc-maçonnerie « spéculative » moderne émerge à Londres entre 1717 et 1730. Elle s’implante à Paris dès le milieu des années 1720. À partir de 1740, les Loges se multiplient et apparaissent dans les grandes, moyennes et petites villes du royaume. À l’origine, elles se constituent les unes les autres. La Loge de Toulouse fonde celle de Carcassonne… qui, à son tour, transmet la lumière maçonnique à Narbonne et ainsi de suite. Cependant, les Maçons français ont très tôt le sentiment de leur unité et aspirent à manifester l’existence d’une communauté maçonnique. Cela passe par la reconnaissance d’une autorité régulatrice… Mais, dans les faits, celle-ci peine à s’imposer. Une première Grande Loge de France voit le jour au milieu des années 1730 mais il faudra plusieurs décennies pour que – avec la formation du Grand Orient de France en 1773 – notre pays dispose enfin d’une obédience au sens où nous l’entendons aujourd’hui. Ces années de débats sur l’organisation de la franc-maçonnerie mettent en jeu des notions et des concepts qui dépassent les frontières de l’univers des Loges. On y découvre déjà les tensions et les idées nouvelles qui traverseront le Siècle des Lumières et entreront dans l’histoire en 1789.
Quelle a été la première autorité maçonnique française ?
Les débuts de la franc-maçonnerie française – entre 1725 et 1740 – conservent encore une grande part de mystère. Quelles ont été les premières Loges ? Quand apparaît la première autorité maçonnique ? Autant de questions sur lesquelles l’historien dispose de bien peu d’éléments. Il faut finalement revenir au plus ancien document maçonnique français connu : Les devoirs de tous les francs-maçons, manuscrit daté de 1735 et conservé dans les archives de l’Ordre Maçonnique Suédois à St