Le déroulement, les tragédies et les conséquences de la Première Guerre mondiale sont largement connus. Il ne s’agit pas ici d’y revenir, mais de mesurer et comprendre comment la franc-maçonnerie française (avec quelques incursions à l’étranger) l’a vécue, ou plutôt subie, sur fond de désorganisation, en mettant l’accent sur une année bien particulière, aux conséquences nombreuses : 1917.
Désorganisation est le mot qui convient. Dès août 1914, la vie des obédiences est plus que troublée. Le Grand Orient de France compte alors 31 000 membres, la Grande Loge de France 8400 et le Droit Humain un millier. Environ 25 000 frères au total sont mobilisés, toutes obédiences confondues, on comptera en 1918 autour de 6000 morts pour le Grand Orient et 2400 pour la Grande Loge. Les maçons combattent avec foi parce qu’à leurs sentiments patriotiques s’ajoute la conviction que la victoire de la France et de ses alliés serait celle des démocraties, la certi