Société

Apprendre les médias pour comprendre

Tout le monde semble d’accord aujourd’hui sur la nécessité de l’éducation aux médias, et pourtant il aura fallu attendre les attentats de l’année 2015 pour que l’éducation nationale inscrive l’éducation aux médias, associée à l’instruction civique à ses programmes d’enseignement.

Une lecture du site de l’Éducation nationale montre cependant que les ambitions de cette éducation aux médias sont limitées aux seuls aspects de description de la fabrication et production de l’information. C’est un début pour donner des bases solides et durables pour une éducation aux médias. Mais est-ce suffisant pour en faire des citoyens avertis et non de simples consommateurs de contenus ? Cet enseignement devrait permettre de décoder l’information et de développer le sens critique sans verser et peut-être éviter le syndrome de la conspiration.

Si cet enseignement permet d’ouvrir les fenêtres sur le monde et sur les autres, il faut également sensibiliser les acteurs, décideurs et diffuseurs, au fait que l’éducation aux médias est un élément fondamental pour l’éducation du citoyen et pour développer un sens critique de discernement entre les intérêts des différents contenus des médias et du public. Sauf à considérer la naïveté du public comme un élément de tranquillité médiatique.

Il s’agit également par exemple, de favoriser la compréhension des conditions économiques qui s’exercent sur les médias, des conditions de mise en scène des images et vidéos, lire l’image et l’analyser, de s’interroger sur les limites de l’honnêteté et de la neutralité de l’information, de distinguer les faits des opinions. Un enseignement doit aussi permettre de répondre aux interrogations suivantes : qui produit les messages ? Et à qui sont-ils délivrés ? Qu’en est-il de la responsabilité sociale et de l’éthique des éditeurs de contenus ? Pourquoi certains évènements sont-ils surmédiatisés ?

Les retransmissions à la télévision ou les reportages radiophoniques des récents évènements dramatiques, transforment le public en témoin, ces évènements font irruption dans la vie quotidienne et d’une façon certaine modifient la perception de l’avenir. On constate que le public est impliqué émotionnellement et éthiquement. Certains dénoncent la tyrannie de l’émotion, d’autres l’obsession de la peur, en tout cas nul ne peut contester un changement de vision du présent et l’absence de contextualité historique accessible au plus grand nombre. Dans les reportages il est sous-entendu de restaurer la force de la justice et de punir les coupables avec une extrême sévérité, ce discours qui permet de mieux cadrer les réactions est un choix de la part des rédactions. De même il est important de différencier la légitimité entre des médias qui choisissent de rendre compte de l’évènement et ceux qui répètent ou diffusent en boucle jusqu’à l’indécence. Une éducation aux médias dès le plus jeune âge évitera le conformisme, le suivisme et la consommation sans réflexion. Cet enjeu est essentiel à la pratique critique des médias numériques qui via mobiles ou tablettes peuvent enfermer le jeune citoyen dans un flux hypnotique en lui proposant une vision de la vie très éloignée de la réalité. Et alors tout embrigadement devient possible.

FM & S s’est attelé à cette tâche de l’éducation aux médias afin que les générations futures disposent des moyens intellectuels pour mieux comprendre et agir dans le monde dans lequel ils vivent.

 

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