La destruction des statues de Victor Schœlcher en Martinique a suscité indignation autant qu’incompréhension dans la sphère maçonnique. En s’attaquant à la mémoire du franc-maçon qui fit voter l’abolition définitive de l’esclavage dans les possessions françaises, certains ont voulu se réapproprier un combat qu’ils jugent accaparé par les « blancs ». Cette démarche décoloniale d’inspiration étatsunienne si elle remet en cause l’idée d’universalité chère aux francs-maçons, ne doit pas nous empêcher d’examiner avec lucidité une histoire maçonnique qui comporte autant de zones d’ombres que de lumineuses inspirations.
Le 22 mai dernier, jour commémorant l’abolition de l’esclavage en Martinique, deux statues de Victor Schœlcher, l’homme politique et franc-maçon du Grand Orient de France à l’origine de la loi de 1848 abolissant définitivement l’esclavage, ont été détruites à Fort-de-France et à Schœlcher même. Ce n’était pas la première fois que l’on s’attaquait à la statue de l’homme dont cette ville porte le nom. En 2013 elle avait déjà été vandalisée. Ce qui avait entraîné une réaction indignée de la municipalité : « Il s’agit d’un acte ab