Conscience morale et animateur du socialisme français jusqu’à son assassinat le 31 juillet 1914, Jean Jaurès n’a jamais été franc-maçon, et pourtant, il a partagé les combats des obédiences, a été au contact de nombreux frères. Il a aussi été aidé par eux, ainsi en 1906, quand des loges socialistes du Grand Orient de France organisent une conférence publique payante en faveur de son journal créé en 1904, L’Humanité, qui connait alors de graves difficultés financières. Cette conférence peu connue, publiée pour la première fois il y a peu, offre l’occasion de découvrir une de ses rares déclarations sur la franc-maçonnerie.
Mais le dossier maçonnique de Jaurès ne se limite pas à ces aspects. Haï, il l’a été, son assassinat en atteste. En fouillant dans les archives, on s’aperçoit qu’il a été attaqué avec une rare violence par les antimaçons, par des socialistes et… par des francs-maçons.
Paris, le 16 décembre 1906, 6000 spectateurs se massent dans la salle des fêtes du Trocadéro pour entendre Jean Jaurès parler de ce thème : « La question religieuse et la question sociale ». Il enflamme le public, comme d’habitude : c’est un orateur exceptionnel, qui sait « prendre » son public. Il s’envole vers les sommets, son intervention est coupée de nombreux applaudissements. La journée est rentable : 10 000 francs de recettes, pour 3000 de dépenses.
Ils ont répondu à l’appel de sept maçons socialistes : il faut sauver l’Humanité, qui a « re