L’Histoire, dans sa conjugaison complexe d’apparentes continuités et d’évolutions plus perceptibles, jalonnées d’événements plus marquants, ne se déchiffre qu’avec peine au passé immédiat. Avant que d’être retracée dans ces belles perspectives qui sont parfois des trompe-l’œil, notre vision est empreinte de clichés, de commodités. Nous en avons un bel exemple avec l’histoire récente de la franc-maçonnerie française, si peu et si mal restituée. 70 ans ont passé, pourtant, depuis la Libération, et jamais elle n’a connu de bouleversements aussi rapides, aussi profonds, dans ses composantes obédientielles, son profil social, ses usages et son vécu ! Il a donc semblé utile de proposer un premier regard, un petit itinéraire, sans doute forcément partiel, un peu partial, sur cette histoire récente qui est aussi celle de ce que nous devenons.
L’héritage : premiers signes et évolutions d’avant-guerre
Après la Grande Guerre, cette boucherie dont nous célébrons actuellement le centenaire, une part des évolutions qui trouveront leur plein développement jusqu’à nos jours est en cours au sein de la Maçonnerie française. La fondation du Droit Humain (DH) en 1893 et le développement des premières loges « d’Adoption » annoncent l’essor futur d’obédiences mixtes ou féminines. La structuration de la Grande Loge de France (GLDF) en 1894, aboutissement d’une trajectoire « écossaise » q