Les 29 et 30 mai la Bibliothèque Nationale de France accueillera un évènement sans précédent en réunissant pour la première fois les plus grands noms de la recherche scientifique à travers le monde sur le thème de la franc-maçonnerie et plus généralement des sociétés fraternelles. Orchestré par la revue universitaire américaine on-line Ritual, Secrecy and Civil Society, dirigée par Paul Rich de la George Mason University, le colloque mettra en avant les travaux pionniers conduits par les « Friendly societies » dans les mondes britannique et américain, mais aussi les compagnonnages en France ou en Allemagne, ou encore certaines organisations ouvrières, utilisant rituels et « secrets symboliques ». L’historien et chercheur Roger Dachez, intervenant des deux journées revient sur les enjeux majeurs d’un colloque qui se veut aussi l’occasion de montrer que la franc-maçonnerie constitue à part entière un sujet de recherche. Une évidence au sein des milieux universitaires américains et Anglo-saxons encore peu partagée par leurs homologues français pour qui la franc-maçonnerie reste considérée comme un sujet sulfureux et polémique.
*Roger Dachez est l'auteur de nombreux articles de recherche sur les origines historiques et les sources traditionnelles de la franc-maçonnerie.
Propos recueillis par Hélène Cuny
Hélène Cuny : Qu’est-ce qui a motivé l’organisation de ce colloque ?
Roger Dachez : Cet évènement vient en prolongement de l’édition qui s’est tenue en Écosse à Édimbourg en 2014. Il reflète surtout une idée neuve en France, celle que la franc-maçonnerie mérite sa place en tant qu’objet d’étude scientifique. Pour aussi curieux que cela puisse paraître, les universitaires français sont longtemps restés à l’écart du phénomène maçonnique, le jugeant peu crédible. Une position radicalement différente a été adoptée en Angleterre, où dès